Médias
Julien Hébrard ∙14 Jui 2025∙ 6 min
Alors qu'en 2011, chaque Français de 4 ans et plus passait en moyenne 3h50 par jour devant la télévision, ce chiffre a chuté à 2h48 en 2024. Soit, en 13 ans, une baisse d'environ 25 %. Cela ne veut pas pour autant dire que l'on passe moins de temps devant les écrans, au contraire. Selon les statistiques établies par Médiamétrie (l'organisme qui calcule les temps d'audiences), le temps passé devant les écrans pour le visionnage a, lui, augmenté. Car en 2011, lorsque l'on voulait regarder des films ou séries, on le faisait principalement via la télévision.
Aujourd'hui, d'autres canaux sont pris en compte, au premier rang desquels les sites de streaming comme Netflix ou Prime Video, mais aussi les réseaux sociaux, sur lesquels sont de plus en plus regardées de vidéos par exemple. Sont néanmoins exclus le temps passé devant un écran à faire autre chose (travailler ou jouer aux jeux vidéo par exemple).
Au final, le temps de visionnage moyen a donc augmenté à 4h23 par personne et par jour. Les Français regardent moins la télévision à l'ancienne, linéaire, avec un nombre restreint de programmes visant à toucher le plus grand nombre. En revanche, ils consomment toujours plus de contenus avec une flexibilité que ne permet pas la télévision posée sur le meuble du salon. Ils consomment ce qu'ils veulent, où ils veulent et quand ils veulent.
Cette demande de flexibilité augmente graduellement et ne devrait pas s'inverser. La télévision hertzienne ne fait de la résistance que parce que les générations les plus anciennes n'ont pas adopté les nouveaux usages. Nos aînés restent des consommateurs massifs du poste de salon, principalement parce qu'ils en ont l'habitude et qu'ils ne sont pas sur TikTok ou YouTube. Néanmoins, personne ne les remplacera. Aucun jeune ne va se mettre à regarder TF1 ou M6 dans l'optique de sauver la télévision.
La télévision telle qu'on l'a connue finira donc par s'éteindre. D'ici là, certains grands groupes continueront toujours à se battre pour obtenir des licences pour la TNT. Ils pousseront des cris d'orfraie en cas de refus (comme ce fut le cas pour C8 cette année) et de soulagement en cas d'acceptation. Cela parce que les revenus qu'ils en tirent sont encore non négligeables. Mais ceux-ci fondent déjà d'année en année, et de l'énorme gâteau encore servi il y a quelques années, il ne restera plus que les miettes à se partager.